Les habitudes québécoises en cinq étapes faciles

Les habitudes québécoises en cinq étapes faciles

Les habitudes québécoises en cinq étapes faciles

 

Mon besoin de grandeur, mon besoin d’espace, mon addiction au ménage parfait, où chaque place a sa chose, et chaque chose a sa place, sont mises à rude épreuve depuis mon installation temporaire (par chance!) sur Paris.

 

Une chance extrême, car je cherche toujours du positif dans tout. Voyager seule et loger dans ce petit espace, me fait réaliser que sûrement que je n’aurais pas survécu à ces quelques jours de vie dans un endroit exigu avec quelqu’un d’autre. Évidement que même seule ici, je ressens ce besoin de me trouver un autre emplacement pour vivre et ce, même vue la courte durée de mon voyage.

 

J’adore littéralement Paris. Chaque fois que j’y pose le pied est un bonheur extrême pour moi. Bien sûr, chaque voyage ramène à mon souvenir la petitesse des choses ici. Ça n’enlève rien à mon amour de la ville lumière, ça ne retire rien aux gens et aux rencontres fabuleuses que j’y fait à chaque passage. Mais mon cerveau étant programmé comme il l’est, je ne peux m’empêcher de regretter ma laveuse-sécheuse immense capacité avec lesquels je me targue de n’avoir aucun vêtement, linge de lit, doudou et serviette qui ne passe plus d’un jour sans aller y faire un tour.

 

Hier, je me suis décidée à partir une brassée. J’ai déposé deux bas, un legging et une paire de petites culottes et je me demandais vraiment si j’arriverais à entrer un chandail par-dessus ces quelques items. J’y suis finalement arrivée et me suis mise sur le projet de faire démarrer cette «chose» qui fait office de laveuse ici. Après avoir ‘’gossé’’ après le bouton pendant deux longues minutes, elle a démarré. En revenant en soirée,  je me suis bien rendue compte que je l’avais bien trop remplie! Elle n’a pas lavé, et encore moins essoré! Du coup, mes pantalons favoris dégoutent encore sur les marches de l’escalier en ce moment.

 

Ma penderie me manque! Chaque vêtement y est placé par ordre de grandeur, de couleur et d’utilité. Chaque ensemble de draps y est rangé par catégorie. Même mes bijoux et accessoires ont leur coin bien à eux, où ils aiment, sûrement autant que moi, s’y reposer le temps que je leur trouve une activité où m’accompagner. Ici, et ce, depuis près de 6 jours, chaque fois que je me cherche une paire de bas je dois vider en entier ma valise qui repose exactement dans l’entrée de la little house… Le nom l’indique bien, j’aurais pourtant dû m’y attendre! Mais non, je suis ainsi faite! Alors la recherche de chaque morceau de vêtement désiré, qui est si facilement accessible chez moi, devient un défi extrême dans mon environnement du moment.

 

Dans ma maison que j’ai bâtie et dessinée moi-même, chaque précieux pot de cosmétique a son emplacement. Chaque matin, je prends le boitier de bois matin où se trouve mon rituel du matin. Simple et rapide! Idem pour le soir. Et que dire de mes merveilleux parfums Chanel! Ils sont alignés, bien en ordre, sur mon magnifique et immense meuble antique dans ma salle de bain. Vous comprenez bien qu’ici, le simple défi de laisser ma brosse à dents à côté de mon désodorisant au concombre, est absolument impossible vu la largeur de la tablette désignée à cet effet. Mon parfum se retrouve donc enfoui au fond de ma valise, en dessous d’une paire de bottes et à côté d’un séchoir inutile puisqu’il a grillé à ma deuxième journée ici en le branchant dans la mauvaise prise de courant.

 

Vous commencez sans doute à connaître mon besoin compulsif de Miss rangement et propreté, de listes, d’ordre et d’organisation; sinon, vous le lirez au fil de mes écrits.

Dans cet ordre d’idées, quand je prépare ma valise pour la République Dominicaine, j’y mets tout le nécessaire pour passer une magnifique semaine. Entre autres, une quantité suffisante de chasse-moustiques. Quand je remplis ma valise pour Paris,  j’avoue que c’est vraiment le dernier truc auquel je pense et ce, surtout en plein milieu de janvier! Et bien, qu’à cela ne tienne! J’ai dû faire un saut à la pharmacie plus tôt aujourd’hui pour me munir ‘’d’afterbite’’ et de répulsif à insectes. Je compte présentement, sur tout mon corps, douze piqûres de «bibittes»… et non pas de bite comme l’a cru le pharmacien! Ici si vous ne comprenez pas l’anecdote,  je vous invite lire mon billet intitulé : Le parfait petit dictionnaire de l’écrivaine québécoise à Paris.

 

Cette nuit sera la troisième où le sommeil sera entrecoupé de bruits désagréables et sillant à mes oreilles, de maringouins ‘’de marde’’! Ils se multiplient dès la nuit tombée! J’envisage même de me présenter, à mon retour au Québec, chez CAA voyage et de dire que je prévois un départ pour le 17 mars dans un safari en Afrique et de me munir d’un net anti-moustique à mettre autour de mon corps et de ma tête pour dormir…sur Paris.

 

Je me répète que tout cela n’enlève rien au fait que Paris demeure ma ville favorite au monde. Je suis reconnaissante et choyée d’y être en ce moment et d’y revenir en mars prochain pour le lancement de mon livre, Je le ferai demain.

 

Le comble est probablement la grève des transports qui sévit présentement ici. Mon budget de taxi a carrément explosé. Moi qui aime tant le métro de Paris où tout est si simple à comprendre! Tu veux aller au musée du Louvre, tu prends la ligne et la sortie musée du Louvre. Même chose pour tour Eiffel, etc… Présentement, c’est d’autant plus désagréable pour nous, touristes, qui devons commander des Uber à outrance et attendre dans les files interminables de manifestations. Pour les Parisiens, c’est littéralement l’enfer. Ils sont habitués à se déplacer si facilement et à des coûts raisonnables! Une jeune dame, dans un co-working (nouvel emplacement découvert que j’adore), m’expliquait hier qu’elle devait marcher chaque jour plus de 45 minutes matin et soir pour aller au boulot. C’est bien sûr un excellent moyen de faire de l’exercice vous me direz, mais quand le boulot débute à 7 heures AM cela te change quand même une routine! Et je ne parle même pas de récupérer ses enfants à la crèche qui devient un défi monumental pour cette jeune maman monoparental. Allez! J’arrête de râler et je me réserve une chambre d’hôtel pour demain soir, juste à côté du terminal 3 de Paris Charles de Gaule. De l’avis du chauffeur de Uber ce matin, jeudi sera ici la plus grosse journée de manifestation. Je risquerais fort de, soit devoir trimbaler mes valises lourdes et tout en désordre remplies de linge sale non essoré, à moitié lavé, sur 27 km à pieds; ou d’arriver en retard pour embarquer dans mon coucou qui me ramènera chez moi, dans le bois, avec de grands espaces verts. Mon camion spacieux qui m’attend à l’aéroport, mes électro qui fonctionnent parfaitement, mais surtout, mon amoureux et mon bébé chien qui m’attendent avec impatience pour leur raconter a tous les deux quel voyage fabuleux j’ai fait encore une fois dans cet endroit magique en mon cœur nommé Paris.

 

Étiquette